Il est assez rare qu’une entreprise exprime spontanément sa réticence à embaucher un salarié sénior. Mais dans les faits, les demandeurs d’emploi ont objectivement plus de difficulté à décrocher un entretien et à être embauché comme en témoigne la progression du chômage de longue durée de ces personnes. Les difficultés économiques ont encore durci les conditions d’accès et de retour à l’emploi pour les seniors.
Les freins à l’embauche d’un senior sont variés, ils sont liés à l’employabilité du sénior : compétences révolues ou peu adaptées, inaptitudes physiques, difficultés à « se vendre », sélectivité plus grande et moindre propension à s’adapter à une nouvelle situation professionnelle perçue comme moins favorable… Ils tiennent aussi au positionnement « à priori » de l’entreprise sur le sujet : souhait de rajeunir des équipes déjà vieillissantes ou d’intégrer des néo- compétences, crainte de potentiels soucis de santé ou d’une moindre résistance physique, couple temps de formation/ maintien dans l’emploi défavorable, crainte d’une résistance du salarié face à une nouvelle culture de travail…
Mais sur ce sujet, les pratiques évoluent parce que la perception de l’âge au travail est liée à la définition de l’âge du départ en retraite qui recule, parce que l’on vieillit mieux, parce que les entreprises qui recherchent des profils sur des métiers pénuriques s’ouvrent par nécessité à des profils plus variés.
Certaines entreprises font aussi dès le départ le choix de diversifier leurs recrutements pour proposer à leurs clients des produits et des services qui leur ressemblent.
Sans aller jusqu'à pratiquer la discrimination positive envers les seniors, il convient d’interroger ses pratiques de recrutement, de les objectiver en définissant ses besoins en termes de compétences et non de personnes, en établissant des procédures de sélection collective, en formant les managers de l’entreprise à la prévention de la discrimination dans l’entreprise.