Une posture à priori généreuse car non discriminante consiste à considérer qu’il n’y a pas de différence, que l’âge n’intervient pas dans l’entreprise. Pensée généreuse mais qui ne tient pas à l’épreuve des faits et des chiffres : le vieillissement est un phénomène biologique inéluctable, aux effets relatifs d’un individu à l’autre, et qui impacte les performances physiques et intellectuelles. Des études montrent cependant que ces pertes de performance sont très relatives au regard de la perte de performance psychologique : engagement, motivation, envie… S’il est plutôt entendu que l’entreprise doit prévenir cette usure physique et psychique en aménageant les conditions de travail, investir le maintien et le développement de la motivation des individus âgés au travail est un nouveau défi pour l’entreprise.
Un autre champs d’action sur l’âge consiste à ne pas se concentrer sur le seul sénior mais aussi de développer une organisation du travail inter-générationnelle avec son corolaire, le management intergénérationnel. Il s’agit d’organiser les activités et l’utilisation des compétences en tenant compte des spécificités du couple performance- âge, en vue d’augmenter la performance globale.
L’un des facteurs clefs de la performance des salariés seniors réside dans leur expérience alors même que le manque d’expérience des plus jeunes fait obstacle à leur insertion professionnelle. Comment faire alors de la transmission un levier de remobilisation individuelle des anciens et de d’adaptation-développement des plus jeunes ? Le développement d’une organisation apprenante peut être une réponse au besoin de « nouveau souffle » et de sens des plus anciens et au développement de la compétence globale de l’entreprise, gage de sa compétitivité économique.