À partir de nombreuses observations réalisées au sein d’entreprises ou de territoires, André-Yves Portnoff démontrait que la richesse est d’abord immatérielle (l’envie, la vision, le talent, l’ouverture sur les autres, la tolérance,...), qu’elle est optimisée par l’organisation « intelligente » des échanges entre les personnes, se traduisant en une véritable intelligence collective. La géographie n’est pas déterminante, ce sont les décisions dans les territoires qui le sont, comme en témoigne le développement contrasté de territoires frontaliers : la Catalogne espagnole devenue une locomotive économique, culturelle et touristique face à la Catalogne française, restée en retrait.
A-Y Portnoff rappelait également que les territoires gagnants sont ouverts sur l’extérieur, Internet devenant une nouvelle voie de communication qui affranchit les territoires de leurs contraintes géographiques naturelles. Il rappelait que la différence est source de création, par exemple, que la vie nait de la rencontre d’un homme et d’une femme. L’intelligence collective consiste à savoir accueillir et faire travailler ensemble dans un but commun des individus différents, ce qui suppose un objectif partagé : « Les qualités d’un alliage dépendent des impuretés. Selon leur mélange, on obtient des propriétés tout à fait différentes, voire opposées».
Autre enseignement de cette matinée : le développement économique d’un territoire est pluriel ; il s’appuie notamment sur l'offre touristique, permettant de créer une image de marque collective. Des entrepreneurs de notre région l’ont bien compris, n’hésitant pas à développer leur filière touristique ; la villa Meteor, la villa René Lalique, ou encore la chocolaterie Bockel en sont quelques exemples récents et marquants. Sur le tourisme, les complémentarités publique et privée sont primordiales : Le concept hôtelier Lalique acquiert une dimension culturelle mythique lorsqu’il est adossé au musée Lalique, Musée National.
Travailler sur des complémentarités public-privé, c’est la clef de la performance territoriale. Dominique Destouches évoque son projet de centre de formation aux métiers du vin ; son rêve - modeste au départ - encouragé par la mobilisation collective, s’est mué en une opération plus ambitieuse et structurante pour un territoire en mal d’universités et d'écoles supérieures : une académie internationale du vin, en partenariat avec L’Ecole de Management de Strasbourg, sur l’ancien site ADIDAS, adossée à un vaste programme immobilier sur Saverne.