À retenir qu’en matière d’économies d’énergie, mieux vaut utiliser le bois dans une construction bien pensée ne nécessitant que très peu de production énergétique, que dans son mode de chauffage !
Cette rencontre a attiré un public nombreux (plus de 20 personnes) et varié (élus locaux, partenaires, citoyens et techniciens) à « La Clairière » à La Petite Pierre.
L’occasion était offerte aux participants de dresser un point complet sur la filière bois énergie en Alsace et d’aborder la question du potentiel local, qui parait non négligeable au regard de la couverture forestière, notamment sur le secteur du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord et du Pays de La Petite Pierre.
M. Strohmenger, âme des lieux, a dans un premier temps présenté son installation : une chaufferie bois de 360 kW, installée depuis 2 ans et permettant d’alimenter l’Hôtel et son Spa via un mode de fonctionnement optimisé.
Les objectifs territoriaux en matière de bois énergie
D’après le Schéma Régional Climat, Air, Énergie (SRCAE), le territoire du Pays de Saverne doit viser une production supplémentaire de 100 GWh d’ici 2020, équivalant à la création de 200 chaufferies rurales de 200 kW. Il s’agit là de l’effort régional le plus important, au regard du gisement bois potentiel local.
Le développement des énergies renouvelables a un triple objectif :
- Au niveau environnemental, le recours à une énergie renouvelable dite « propre », comme la biomasse bois, doit permettre de réduire notre impact sur le réchauffement climatique.
- Au niveau économique, les EnR présentent des investissements importants mais aussi un gisement d’emplois. En Alsace, le bois énergie représente un chiffre d’affaire de 117 M€, et environ 730 emplois pour 97 établissements, soit 1 emploi sur 12 dans l’industrie alsacienne.
- Au niveau social, le développement des EnR est l’occasion de créer des liens entre acteurs locaux, mais est aussi et surtout une opportunité de répondre à la précarité énergétique (le coût du bois énergie est aujourd’hui 3 à 5 fois moins cher, selon le conditionnement, que le coût de l’électricité, du fioul ou du gaz).
Le bois énergie en Alsace, par Sacha JUNG de Fibois Alsace
Sacha JUNG a présenté le potentiel alsacien en matière de bois énergie, qui représente 70 % de la production d’énergies renouvelables en Alsace (hors hydraulique).
Après un point sur l’origine du bois énergie, des produits forestiers et leurs conséquences sur la ressource mobilisable, il a détaillé les différents types de combustibles bois (bûche, plaquettes, granulés) en indiquant pour chacun le volume et les conditions d’usages actuels. Si la production et la consommation de bois bûche reste stable ces dernières années, on constate une évolution forte pour la plaquette et les granulés bois.
M. JUNG insiste sur la règle d’or en matière de bois énergie : un combustible, des équipements, des installations et un entretien de qualité (nombreuses démarches en cours, y compris en matière de préservation de la biodiversité), et adaptés aux besoins.
Il souligne enfin que l’installation depuis 2013 du plus gros producteur français en granulés permet quasiment à l’Alsace d’atteindre les objectifs fixés par le SRCAE en matière de bois énergie à l’horizon 2020, et inscrit l’Alsace dans une logique de filière courte.
État des lieux nord Alsace, par Julien PRINET de l’ONF
Le Pays de Saverne est essentiellement composé de forêts domaniales et communales. Julien Prinet, de l’ONF, souligne que la demande (donc l’usage final) et la gestion forestière ont un impact direct sur la ressource mobilisable.
Il précise que l’approvisionnement en Alsace est essentiellement local, bien que des apports extérieurs soient nécessaires pour couvrir la demande. L’approvisionnement se fait à flux tendu, souvent sans même passer par des plateformes de stockage.
À stock constant et sans modifier l’usage actuel du bois alsacien (priorité du bois industrie sur le bois énergie), la forêt alsacienne étant aujourd’hui mobilisée à son maximum, l’enjeu est clairement d’inciter la reconversion des équipements existants pour des installations modernes, moins consommatrices en quantité (impact sur la gestion forestière et la ressource) et dont le fonctionnement est mieux optimisé.
Le PNRVN se dirige vers une Charte Forestière de Territoire
Le PNRVN se penche sur l’avenir de la filière bois dans les Vosges du Nord à l’horizon 2020 dans sa globalité. Rita Jacob est venue présenter les grands principes de la Charte Forestière de Territoire en préfiguration, dont les objectifs sont de développer des leviers économiques, de mobiliser durablement la ressource, et d’adapter les échelles d’interventions aux projets.
À retenir enfin, qu’en matière d’économies d’énergie, mieux vaut utiliser le bois dans une construction bien pensée ne nécessitant que très peu de production énergétique, que dans son mode de chauffage !